
Le lieutenant général van Strydonk devient commandant des Forces Belges de Grande-Bretagne en juin 1940 et, le même mois, le ministre Jaspar appelle tous les Belges à le rejoindre en Grande-Bretagne pour continuer le combat.
Fin juillet 1940, on trouve 462 hommes dans les Forces Belges de Grande-Bretagne. L’arrivée de nombreux Belges permet la création de plusieurs unités militaires terrestres. Les troupes sont entraînées en Grande-Bretagne et au Canada, et l’année 1942 voit l’arrivée en Écosse du major Jean-Baptiste Piron, qui entre rapidement dans l’état-major des forces terrestres, et reçoit la mission de parfaire l’entraînement de ces troupes.
Les Forces Belges de Grande-Bretagne sont officiellement mises à la disposition des alliés le 4 juin 1942, et la fin de l’année voit la restructuration des forces terrestres avec la création du Premier Groupement Belge mieux connu sous l’appellation 1st Belgian Group, placé sous le commandement du major Piron, promu lieutenant-colonel en avril 1943.
Ce groupement de la taille d’un bataillon, est conçu comme une infanterie mécanisée autonome avec son génie, son artillerie et son escadron de blindés de reconnaissance. L’entraînement des troupes se poursuit en 1943 et des exercices de débarquement sont effectués début 1944.

Plusieurs des officiers belges de la campagne victorieuse d’Abyssinie ont d’ailleurs rejoint l’Angleterre pour pouvoir continuer la lutte en Europe. D’autre part, des commandos et des parachutistes composés de belges et d’anglais ont opéré en Yougoslavie, en Belgique et aux Pays-Bas (et plus d’une centaine d’aviateurs belges ont participé aux opérations de la R.A.F. depuis 1940).
Le 1st Belgian Group en Normandie

Le 29 juillet, le Groupement belge reçoit l’ordre de se tenir prêt à faire mouvement vers Tilbury pour y embarquer à bord de quatre Liberty ships. Les premières unités arrivent le 30 juillet en Normandie, mais le gros de la troupe arrive à Arromanches et Courseulles le 8 août avant la fin de la bataille de Normandie. Le groupement est placé sous le commandement de la 6e division aéroportée britannique du général-major Gale, qui dépend de la 1re Armée canadienne. Jean-Baptiste Piron prend contact avec l’état-major britannique, et le Groupement belge reçoit son baptême du feu le 9 août.
Les troupes belges passent à l’attaque le 17 août, dans le cadre de l’opération Paddle, en compagnie des troupes britanniques et néerlandaises. Franceville est occupée dans la soirée et officiellement libérée le lendemain; Varaville est à son tour libérée le 20 août. Les blindés se séparent de l’infanterie et partent avec les Britanniques. Dives-sur-Mer et Cabourg sont prises le matin du 21 août, puis Houlgate dans l’après-midi, Blonville-sur-Mer, Villers-sur-Mer et Deauville le 22 août, puis Trouville-sur-Mer et Honfleur le 24.
Les blindés rejoignent le reste du groupement le 26 août à Conteville et Foulbec, jour où il passe sous le commandement de la 49e division britannique. Le 29 août, traversée de la Seine etmarche sur Le Havre le sur lendemain. L’attaque est sur le point de commencer quand l’unité est subitement retirée du front.
Le 2 septembre ordre est donné d’arriver le plus vite possible à Bruxelles, l’état-major britannique ayant l’intention de prendre la capitale le lendemain. Les troupes belges passent la frontière le 3 septembre après avoir roulé toute la nuit, et entre dans Bruxelles le lendemain. Le passage des Belges en Normandie, sur la Côte Fleurie, a laissé de nombreuses traces (stèles commémoratives, noms de voiries, tombes) et une mémoire encore vivante.
Soldats allemands capturés par la Brigade Piron à Cabourg :

Le 1st Belgian Group en Belgique et aux Pays-Bas
Les Belges entrent en Belgique le 3 septembre par Rongy et arrivent à Bruxelles le 4 septembre. Au cours de leur progression en Belgique, la population, incrédule à l’idée d’êtres libérée par des compatriotes, les prend parfois pour des Canadiens francophones.Une anecdote : des cadreurs belges qui accompagnaient les troupes alliées se trouvèrent soudain en pointe (imprudemment, car la Wehrmacht n’était pas loin), alors qu’ils roulaient sur la « chaussée de Mons ». Passant en face du laboratoire cinématographique Labor Ciné situé à l’entrée de la commune bruxelloise d’Anderlecht, que certains d’entre eux connaissaient pour en avoir été les clients avant la guerre, l’idée leur vint d’y entrer. Or, le laboratoire avait été réquisitionné par l’armée allemande qui, peu auparavant, y avait encore fait développer des négatifs. Et c’est dans les bains de développement qui avaient reçu les dernières images allemandes de l’occupation de la Belgique que furent développées quelques-unes des premières images de la libération du pays tournées par des cadreurs belges.
Le groupement belge libère d’autres villes et entre aux Pays-Bas le 22 septembre, pendant que des éléments motorisés de l’armée belge en voie de reconstitution libèrent une partie du Limbourg et Maaseik. La campagne de Hollande dure jusqu’au 17 novembre, date à laquelle le groupement est relevée du front et part au repos à Louvain.
Dans cette ville, les effectifs sont portés à ceux d’une brigade d’infanterie à trois bataillons par l’incorporation de 2 400 volontaires. Le 1st Belgian Group devient alors la Première Brigade d’infanterie. Mais cette nouvelle brigade perd son caractère d’unité intégrée avec le départ de ses blindés, de son artillerie et de son génie.
Ensuite, c’est le retour aux Pays-Bas entre le 11 avril 1945 et début mai 1945. Dans la petite ville néerlandaise de Thorn, un pont porte son nom en honneur de sa libération le 25 septembre 1944.
Un des sept soldats de la Brigade Piron mort en Belgique :
Guillaume Servais Bartholomé DEBEFVE, tué par un tireur embusqué le 11 septembre 1944
La 1st Belgian Brigade en Allemagne occupée
À partir du 20 mai 1945 la Première Brigade d’infanterie occupe en Rhénanie-du-Nord-Westphalie un secteur de la zone britannique, et ce jusqu’au 15 décembre 1945.Au total 40 soldats de la Brigade Piron y perdront la vie en service commandé (tués en manoeuvre, accidents de roulage, arme à feu, ferroviaire etc., maladies, blessures diverses).
Effectifs : Au total, il est dénombré approximativement 5 000 militaires belges s'étant engagés dans la Brigade Piron, 179 d'entre eux sont recensés morts durant la guerre.
Film sur la Libération de la Côte Fleurie par la Brigade Piron
N'oublions pas les très nombreux blessés tel que le soldat Maurice DELSTANCHE
Volontaire de guerre Brigade Piron 0903. Unité Motorisée, août 1944, campagne de Normandie (Blessé grièvement)

Sur ces 4 hommes, trois sont tués et un blessé à vie. Le Sergent VAN DEN PLAS meurt le jour même. MASSONNET décède le 22 et CLAESSENS le 25 août.
Le chauffeur du véhicule, le soldat Maurice DELSTANCHE est sauvé, mais brûlé au troisième degré sur une grande partie du corps, il accusera de très graves séquelles durant toute sa vie.
Témoignage d’André DIVRY
(Source Brigade Piron)
Arrivée dans la journée à HOULGATE. Je m’assieds sur une barre en face de la Mairie. Nous sommes fatigués avec notre barda, équipement complet que nous transportons depuis les avants postes du château d’Amberville, pelle, petit sac à dos avec 1 boîte de 48 cartouches de réserve pour le Bren, 2 grenades Mills, 1 phosphore, 2 bandes de cartouches supplémentaires.
En ce qui me concerne, le fusil de sniper pèse environ 6 kg avec la lunette plus une paire de jumelles.
Après un certain moment de repos, rassemblement. Nous partons en colonne de sections de chaque côté de la route. Nous marchons tout en observant notre gauche, car si les boches se trouvent sur les hauteurs, il y aura de la casse chez nous. Rien ne se passe, nous continuons notre chemin.
Arrivés à un carrefour, nous rencontrons des civils, ceux-ci expliquent quelque chose au Lieutenant SCHMITZ. Je n’assiste pas aux conciliabules car Roger EGGERICKX m’envois m’installer en tant que sniper à plus de 50 mètres pour surveiller notre droite, principalement la ferme qui se trouve à plus de 200 mètres.
De ma position, je remarque qu’une section prend à gauche du carrefour, dirigée par le Lt SCHMITZ. Quelques instants plus tard, Roger EGERICKX vient me dire de monter environ 100 mètres, de faire attention devant et à droite, vers l’arrière.
Toujours de ma position, en regardant vers la gauche, je vois la section qui avait pris à gauche du carrefour, venir se déployer en tirailleur dans un des vergers qui se trouve à gauche de la route.
Je remarque aussi que Joseph DEFAWE et Charles GILSOUL passent la clôture pour revenir sur le chemin qui est encaissé. Vu le vallonnement du terrain, ils disparaissent de ma vue. Et le combat s’engage, Bren, Sten, Spandau 34, grenades…
Je regarde vers l’arrière à droite, je vois 3 boches venant dans ma direction. Veulent-ils rejoindre leur position ou nous prennent-ils à revers ? Question sans réponse, … ils sont morts !
Cela tire toujours sur ma gauche. Notre Bren s’arrête après quelques instants, reprend son tir, s’arrête à nouveau pour recommencer à tirer. J’entends quelqu’un qui pleure et appelle…
Cela tire à environ 200 mètres devant moi, Bren, Grenades, MG34. J’ignore ce qui se passe, mais ça crache. Du côté de notre section, la bagarre diminue. Regardant vers la gauche, j’aperçois 3 militaires sur la route. Un est recouvert d’une cape blanche avec une croix rouge sur le dos et sur la poitrine. Il tenait à bout de bras, le christ, c’était notre aumônier, qui sera blessé au cours de l’action, il était accompagné de Louis DEBROUWER ET Willem ROMANUS, nos brancardiers. Des Héros messieurs, des héros ! Car cela tire toujours.
Ils vont pour donner l’extrême onction et éventuellement soigner des blessés. Ils ramènent Jean-Baptiste DE BROECK, très grièvement touché à la face, l’épaule et la partie du côté droit de la poitrine. Il sera transporté vers HOULGATE sur un tombeau tiré par un cheval. Il décèdera quelques instants plus tard.
Vers 3Hr00, arrive un peloton d’assaut dont faisait partie Henri DRION (3ème Unité motorisée, 4ème Pl d’Assaut), celui-ci m’a demandé ce qui s’était passé.
Vers 4Hr00, le Lt SCHMITZ ayant réorganisé le peloton a donné comme directive à Théo HENDRICKX de récupérer les Stens. Théo m’a demandé de l’accompagner.
La première Sten appartenant au Caporal Marcel BETBEZE était inutilisable, touchée par balles et éclats de grenades.
La seconde Sten du 1er Sergent HIPPOLYTE DE GROOTE était intacte, détail macabre, une grenade avait explosé à côté de lui, sa cervelle était répandue sur sa Sten. Crispé sur son arme, celui-ci avait vidé son chargeur complet avant de mourir. Ses doigts étaient tellement crispés que Théo a du les casser pour récupérer l’arme.
Quelques heures plus tard, nous avons continué notre route pour arriver à un endroit qui n’était autre que le carrefour d’Auberville et rencontrer les gars du Lieutenant JACOBS (3eme Pl d’Assaut). Je savais maintenant qui s’était bagarré devant moi pendant que notre section attaquait. Je pense que Jean MAITREJEAN a été blessé à ce carrefour.
Quelques années plus tard, je me suis rendu avec ma famille pour leur montrer l’emplacement de cette attaque. Je montrais à ma famille les impacts des balles dans les arbres fruitiers, quand une dame me demanda si je cherchais quelque chose sur la guerre. Vu ma réponse affirmative, elle me dit qu’elle avait toujours les casques de mes amis. Il ne m’était malheureusement pas possible de les prendre dans ma voiture, manque de place. Elle me signala que, 6 mois après notre départ, on avait encore retrouvé 1 boche dans la mare.
Je suis retourné quelques années plus tard, accompagné de mon neveu, dans l’intention de récupérer les casques de mes frères d’armes pour en faire un cadeau au musée du Bataillon Libération. Malheureusement, la dame s’en était débarrassés, mais elle m’a offert un casque ennemi en assez bon état.
Voilà Messieurs, le récit du déroulement de l’attaque de cette position d’Auberville, vécue par l’un des participants du 5ème Peloton d’Assaut de la 1ère Unité.
Questions posées à Joseph DEFAWE :
Que s’était-il passé avec son Bren ?
Enrayage d’une balle du MG34 dans le chargeur, d’où plus d’alimentation ?
Enrayage d’une balle dans le cache-flammes ?
Heureusement me dit-il que Charles GILSOUL était un gars discipliné au combat, il portait toujours avec lui en plus de son barda, les 24 chargeurs et le canon de réserve du Bren.
Qui avait-on entendu pleurer ? Il s’agissait de Pierre (Germain) GURHEM. Celui-ci était mort agenouillé, la face contre terre à quelques mètres des positions ennemies, une grenade Mills dans la main gauche et son fusil dans la main droite.
7 tués sur les 12 participants. C’était le pain quotidien des gars des Pelotons d’Assaut.
Des hommes de la brigade dans une tranchée "Villa de la brigade Piron"

Hommage à ces hommes - volontaires de guerre - qui ont sacrifié leurs vies pour notre liberté !
Chacun de ces soldats nous a offert son bien le plus précieux, sa vie, pour que nous puissions vivre libre et en sécurité, n'oublions jamais l'histoire de ces hommes, leurs souffrances, leurs morts. Pensons aussi aux nombreux blessés parfois à vie et aux prisonniers de guerre.Gloire à ces hommes et à tous les combattants militaires ou civils qui sont morts pour nous libérer du nazisme !

Quelques soldats blessés au combat
Soldat BASSINE Emile 1923-XXXX, blessé le 15 août 1944

Caporal BADTS Edouard 1921-2009, blessé le 26 août 1944 par un éclat d'obus de mortier, il est paralysé du bras droit







Prisonniers de guerre :
Soldat BOECKX Alfons 1921-XXXX, capturé par les Allemands à Santfort (canal de Wessem), transféré au camp de prisonniers à Fallingbostel (Allemagne), il a été libéré en mai 1945 par les Alliés
Auteur, crédits
Auteur du site : Alain Jacques René Schenkels-UreelCrédits : cliquez ICI
Merci de rendre hommage à ces combattants, mon grand oncle était membre de la brigade Piron, après s'être battu durant la campagne des 18 jours il a été fait prisonnier mais il s'est rapidement évadé, puis il a rejoint l'Angleterre. Il a fait la seconde campagne de Hollande et a été légèrement blessé. Il a eu plus de chance que ces hommes !
RépondreSupprimer