Fiche militaire - WWII Brigade Piron
En la mémoire de Gustave François ISENBORGHS mort pour la Patrie
Parents
Etat civil lors de sa mort
CélibataireInformations
Georges Muller raconte : “Aldeneyck”, le 4 octobre 1944, à cinq heures du matin : fraîcheur et splendide clair de lune. Comme chaque jour, pour la nuit, le peloton qualifié de « fighting seven » – 7 cause de son code radio – s’était replié des bords du canal de Wessem vers l’intérieur du pays. Voilà donc le peloton dans une ferme belge en bordure d’une petite route pavée, et les trois autos blindées dans la cour. C’était l’instant précis de la relève de la garde par l’équipe du blindé « as de pique » de Depotter, Isenborghs et moi-même. Isenborghs, petit laitier bruxellois, avait la manie de fumer une cigarette dès son réveil : cela lui était indispensable. Ce matin-là, Je ne m’en inquiétai donc guère, connaissant cette habitude et sachant que presqu’aussitôt il l’éteignait pour la remettre en poche. Quant à Depotter sortant de la grange, il le vit et se fâcha. Isenborghs protesta, et éteignit sans plus sa cigarette : l’incident était clos.Depotter se glissa vers la gauche de la route, Isenborghs vers la droite, et moi je restai entre les deux à ajuster mes armes. A peine Isenborghs eut-il contourné un buisson que cinq coup de mitraillette… l’abattirent sur le bord de la route. Ce fut un cri intolérable. Je m’accroupis, ajustai mon « Sten Gun », mais n’arrivai ni à voir, ni à entendre d’autre bruit. Mes oreilles souffraient de la déflagration ; l’allemand était devant moi, à deux mètres peut-être. Derrière moi, longeant les murs, Depotter s’approchait ; il cria mon nom et celui d’Isenborghs.
Devinant les tireurs, je n’osai répondre. Quelques minutes s’écroulèrent. J’entendis enfin des bruits d’armes : c’était tout le peloton qui, derrière moi qu’ils me croyaient mort avec Isenborghs, se préparait à ouvrir le feu dans notre direction. Je me risquai alors à signaler ma présence ; et il en était grand temps. A la tête du peloton, et malgré le clair de lune, Depotter prit d’assaut la route, retrouvant sans doute l’expérience de ses vingt-huit années au huitième de Ligne… Isenborghs avait été abattu de plusieurs balles dans le dos : un allemand s’était ainsi approché entre lui et moi. Le Père Gérouville, infirmier, me rapporta qu’il avait été prendre le corps dans la grange où Depotter et moi-même l’avions porté, et que pendant ce temps, une mine – Tellermine – avait été trouvée à proximité d’ « as de pique ». Le Père Gérouville ajouta que Isenborghs s’était certainement fait tuer car il fumait. En effet, Isenborghs serrait encore sa cigarette dans sa main. « Mais moi, je pus bien sûr rétablir la vérité… ».
Citation : "Excellent chauffeur de blindés, ayant bien fait son devoir pendant les campagnes de Normandie et de Belgique. Tué à Ophoven, au cours d'un engagement contre une patrouille ennemie".
En photo : L’AS DE PIQUE, AUTO BLINDEE DAIMLER Adj. Depotter Lucien Sdt. Muller Georges Sdt. Isenborghs Gustave

Sources :
Quel récit poignant…
RépondreSupprimerRIP soldat